Rencontre avec Manuel Bergerot, directeur des Ventes Bitmovin pour la région EMEA

20/01/2021

Kinow a pu rencontrer quelques-uns de ses partenaires pour des interviews spéciales « expert ». Manuel Bergerot, directeur des Ventes Bitmovin pour la région EMEA, aborde le sujet suivant : "L'empreinte carbone du streaming et les pratiques pour économiser la bande passante."


Manuel Bergerot a débuté sa carrière dans le développement commercial pour le marché EMEA. Il a ensuite travaillé dans le domaine de la Business Intelligence et la Big Data pour les services OTT.

Manuel Bergerot, directeur des Ventes Bitmovin pour la région EMEA

Passionné par ce domaine, en 2017 il décide de co-fonder BCN Video Tech, une communauté d'ingénieurs, de développeurs et de fans de la technologie vidéo en ligne basée à Barcelone. Il est maintenant directeur des ventes pour la région EMEA chez Bitmovin.


Est ce que la consommation de contenus vidéo en ligne est une pratique écologique ?

Contre toute attente, l’utilisation de la vidéo en ligne n’est pas une pratique aussi écologique que nous le souhaiterions. La consommation de contenus digitaux a explosé ces dernières années et davantage depuis la pandémie de la Covid-19. En 2019, le numérique émettait 4 %** des gaz à effet de serre du monde et le streaming vidéo représentait plus de 63%* de la consommation de contenus sur internet.



Quelle est l’empreinte carbone du streaming vidéo ?

L'empreinte carbone de ces services est importante. Elle est composée premièrement de l’impact des dispositifs utilisés pour la lecture des streams (téléphones portables, télévisions connectées, tablettes,...etc), et également des différentes étapes de production,  post-production et de distribution des contenus.

Concernant les dispositifs, nous faisons face aux mêmes problèmes de fréquence de renouvellement des appareils et de leur obsolescence. Pour ce qui est de l’impact de la production et la post-production, ceci est relativement similaire qu’avant l'utilisation du streaming. La composante la plus impactante est de loin la distribution du contenu, avec l’implication de divers services tels que le transcodage des contenus, l’ingestion du contenu dans des réseaux CDN (Content Delivery Network) puis sur les réseaux de télécommunication et enfin via les routeurs Wi-Fi de nos maisons. Ces coûts de transmissions sont importants car ils sont récurrents. À chaque fois que nous faisons la demande d’un contenu vidéo, c'est-à-dire, lorsque que nous appuyons sur le bouton lecture, nous générons l’empreinte carbone liée au transport de ce contenu.



Comment pouvons-nous contrôler et réduire cette empreinte carbone ?

Au niveau de l’utilisateur, il y a différents réflexes que nous pourrions adopter. Par exemple, se connecter à des réseaux Wi-Fi pour regarder des vidéos et non aux réseaux mobiles comme la 3G ou la 4G qui sont plus gourmands en ressources. Nous pouvons d’ores et déjà nous questionner sur la 5G, sera t-elle plus écologique ?
Dans le cas d’un contenu qui sera visionné plusieurs fois, il est préférable de le télécharger localement plutôt que de le streamer à chaque fois. Et enfin, être responsable, lors de l’acquisition ou le renouvellement de son ou ses dispositif(s) et de s’assurer du recyclage de ces anciens appareils.

Pour ce qui est des plateformes de streaming, certaines technologies peuvent réduire l’impact du transport des contenus, par exemple :

  • Bitmovin déploie des solutions permettant de réduire la taille des fichiers (per-title encoding ou 3-pass encoding).

  • Quortex qui offre des solutions de streaming live (just-in-time) qui permet de déployer dans le Cloud les infrastructures selon la demande.

  • Ou bien encore StreamRoot développe des solutions Peer-to-Peer afin de partager le contenu avec d’autres utilisateurs situés géographiquement proches les uns des autres.

On peut aussi souligner l’évolution des performances des codecs de compression qui permettent de réduire la taille des fichiers et d'augmenter la qualité de la vidéo.

La très bonne nouvelle, c’est qu’en appliquant ces nouvelles technologies, en parallèle, les plateformes réduisent aussi leurs coûts de diffusion.Finalement, je dirais que dans un premier temps, il est critique que les consommateurs soient sensibilisés et qu’ils réagissent positivement aux efforts. Dans un second temps, les acteurs de la vidéo en ligne devraient dès à présent définir et communiquer sur leurs stratégies concernant l’impact écologique de la consommation de leurs streams vidéo et comment ils souhaitent réduire cet impact. Le sujet de l’écologie est de plus en plus important dans le secteur de la technologie, et peut être un facteur décisif lors du choix d’une plateforme pour l’utilisateur.


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